Ets Laborderie :des services au quotidien
Implantée depuis quatre-vingts ans à Comberouger,dans la campagne tarn-et-garonnaise, l'entreprisede négoce se développe aux côtés des céréaliersen leur proposant toujours plus de services.
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C'est en 1938 que Denis Laborderie, le grand-père paternel de Jean-Christophe, l'actuel chef d'entreprise, crée la société de négoce qui porte toujours son nom. Il s'installe à Comberouger, dans le Tarn-et-Garonne, au coeur du petit village où habite sa famille et où sa mère tient une boulangerie. Pour collecter les céréales et stocker les produits d'appro, l'entrepreneur construit un premier bâtiment qui existe encore aujourd'hui. En 1972, son fils Jean-Jacques prend la tête de l'entreprise familiale et crée à son tour un silo d'une capacité de 4 500 t, un local de stockage pour les produits phytos et un autre pour les semences. En 2004, c'est au tour de Jean-Christophe de prendre la relève, aux côtés de son épouse Nathalie. Lui, est en charge de l'achat et de la vente des céréales collectées, et des achats d'appro au sein du réseau Impaact, auquel adhère l'entreprise. Elle est responsable des démarches qualité, des certifications, de la comptabilité et de la gestion du personnel. La jeune femme veille notamment au respect des normes HACCP pour la sécurité alimentaire et des règles de sécurité sur le lieu de travail, mais aussi à l'application du certificat de durabilité pour les oléagineux, de l'agrément pour la distribution des produits phytopharmaceutiques et de la certification de maïs classe A sans OGM. Avec autant d'audits annuels ou bisannuels à la clé !
En constante progression
Les Ets Laborderie participent régulièrement aux rencontres proposées par le réseau Impaact. Nathalie a ainsi suivi une formation de jeunes dirigeants sur la gestion d'entreprise et une autre sur l'analyse financière des bilans, organisée en partenariat avec Toulouse Business School. L'entreprise s'appuie aussi sur les services fournis par la Fédération du négoce agricole, en matière de veille règlementaire, sociale et juridique. Nathalie fait d'ailleurs partie de la commission juridique de la FNA qui se réunit tous les deux mois. « Lorsque nous avons démarré, en 2004, nous collections 17 000 à 18 000 t de céréales par an, raconte Jean-Christophe Laborderie. Aujourd'hui, nos volumes atteignent presque 38 000 t et sont en constante progression, si bien que nous manquons parfois de capacités de stockage. Nous sommes obligés de louer 2 500 t à une coopérative voisine. Toutefois, le fait que de nouveaux apporteurs viennent vers nous, prouve que nous sommes une alternative crédible. » Le négoce travaille avec cent vingt producteurs céréaliers, situés dans un rayon de 20 km autour du site de Comberouger. Leurs exploitations font en moyenne une centaine d'hectares.
Rachat d'un petit négoce
En 2006, les Ets Laborderie ont également repris l'entreprise de Robert Cavaillé, à Nègrepelisse (Tarn-et-Garonne), qui cherchait à céder son affaire. Situé au nord-est de Montauban, à l'autre bout du département, l'établissement dispose d'une plateforme de collecte et d'un dépôt d'appro d'où sont livrés deux cents clients en polyculture-élevage, implantés à 15 km à la ronde. Les fermes sont plus petites qu'autour de Comberouger et les surfaces cultivées couvrent en moyenne 35 à 40 ha. Elles comptent souvent un atelier bovin allaitant et parfois des bovins lait. Au total, 8 000 t de céréales passent par ce deuxième site. Sur les 37 500 t collectées en 2016-2017, les Ets Laborderie ont engrangé plus de 20 000 t de céréales (blé tendre, blé améliorant, blé dur et orge), 10 000 t de maïs et 3 500 t de tournesol, dont 90 % d'oléique. « Auparavant, nous rentrions beaucoup plus de maïs, poursuit Jean-Christophe. Mais le prix de l'irrigation est devenu tellement élevé sur notre secteur, alors qu'on ne manque pas de ressources, que les agriculteurs renoncent aux productions qui ont besoin d'eau. Il faut compter 500 € par hectare, contre 200 à 250 €, il y a vingt ans. Par conséquent, les surfaces en céréales à paille augmentent, au détriment du maïs. En revanche, sur le secteur de Nègrepelisse, où les coûts sont plus raisonnables, les surfaces irriguées sont préservées. » Les agriculteurs travaillant avec la PME cultivent environ 8 500 ha en grandes cultures et disposent de 1 500 ha de prairies. Au fil des ans, des productions nouvelles apparaissent, comme les légumes secs (lentilles, pois chiches...) qui demandent encore d'autres capacités de stockage.Le soja est en progression, ainsi que les blés meuniers améliorants, très demandés sur les marchés espagnols.
Nous ne passons pas de contrat de production avec nos clients, mais nous les orientons vers les secteurs valorisants où il y a de la demande, précise Jean-Christophe. Nous connaissons chaque année leurs emblavements, d'une part parce que nous leur vendons des semences, mais aussi parce que nos TC nous informent sur les assolements. Nous savons donc quelles livraisons nous devons attendre et ce que nous pouvons annoncer à nos acheteurs. » Bien placés géographiquement pour livrer l'Espagne, les Ets Laborderie travaillent avec une trentaine de clients, de l'autre côté des Pyrénées, où ils vendent environ 15 000 t par an. « 90 % de notre clientèle nous est fidèle depuis deux générations », se félicite le chef d'entreprise.
L'activité étant en constante progression, l'entreprise a renforcé ses équipes. Depuis 2004, l'effectif est passé de quatre à treize salariés : trois à Nègrepelisse et dix à Comberouger. A l'époque, le chiffre d'affaires se situait autour de 4 M€. Puis il a régulièrement augmenté pour atteindre 12,55 M€ en 2016-2017. Pour accompagner cette croissance, les Laborderie ont investi 1,3 M€ dans sept nouvelles cellules de stockage d'environ 1 200 t chacune. Quatre sont déjà en place et trois en cours de réalisation. Au total, la PME disposera de 14 600 t de stockage sur le site de Comberouger. « Cela nous permettra d'être moins dépendants des capacités de stockage externes et nous aurons une plus grande souplesse de travail », indique Nathalie. Pour cet agrandissement, la région Occitanie a voté une enveloppe d'aide de 105 000 €, suivie par le fonds européen Feader, à hauteur de 118 000 € et du conseil départemental du Tarn-et-Garonne avec 50 000 €. La PME possède également trois séchoirs, installés depuis les années quatre-vingt, à l'époque où la production de maïs était abondante. Ils sont aujourd'hui utilisés pour le maïs et le sorgho et, sur demande, pour le tournesol et le soja, mais sont un peu surdimensionnés. Une ensacheuse permet aussi de conditionner en big bags des engrais réceptionnés en vrac. L'activité appro a permis de réaliser un chiffre d'affaires de 4,1 M€ en 2016-2017, notamment grâce aux engrais (1,9 M€) et avec une petite section « aliment du bétail » (300 000 €), mise en place lors de la reprise de la société Cavaillé, pour les clients en polyculture-élevage.
Des intervenants spécialisés
Enfin, les Ets Laborderie sont également appréciés pour les services qu'ils apportent aux agriculteurs. Lorsqu'ils organisent une semaine de mise à niveau obligatoire pour leurs cinq chauffeurs de poids lourds, ils proposent par exemple aux céréaliers de participer. Quinze d'entre eux en ont profité, mi-février. Début 2013, l'entreprise a étél'un des six premiers négociants de France, adhérant à la FNA, à être certifié pour la distribution de produits phytos à des professionnels, dans le cadre d'Ecophyto. « Nous avons ainsi pu proposer à nos clients toutes les formations Certiphyto et des réunions d'information sur les nouvelles réglementations, ajoute Nathalie. Nous invitons régulièrement des intervenants spécialisés. Les choses évoluent tellement vite, nos clients doivent pouvoir se tenir au courant. Nous leur devons ce service. »
Florence Jacquemoud
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